Face à la COVID-19 qui continue de se propager sur la planète, les exportateurs canadiens ont besoin d’une stratégie béton pour encadrer les risques commerciaux.

Au cours du récent webinaire d’Exportation et développement Canada intitulé Coronavirus et chaînes d’approvisionnement mondiales, Dominique Bergevin, directrice de l’Équipe de l’exportation – Portefeuille GO, faisait remarquer que le virus n’est pas seulement « un grave problème de santé dans le monde, mais aussi un fléau pour les entreprises. Grandes ou petites, elles se préparent à toute éventualité et essaient de comprendre ce virus galopant qui traverse toutes les frontières ».

La Chine, où tout a commencé en décembre 2019, assure près de 30 % de la production industrielle mondiale et constitue le premier pays exportateur de marchandises. Or pour endiguer la maladie, elle a fermé ses usines et limité les mouvements, une mesure lourde de conséquences pour les chaînes d’approvisionnement mondiales.

« Les répercussions sur l’économie mondiale et les exportateurs canadiens dépendront en dernière analyse de la gravité et de la durée de l’épidémie. Mais ce sont encore deux grandes inconnues », a expliqué Mme Bergevin.

Deux personnes se « donnent le coude »


Pour se protéger, les exportateurs doivent se doter d’une stratégie de gestion des risques béton, souligne Amira Dali, du panel d’experts.

La directrice principale de comptes de l’Équipe des Marchés commerciaux et Petites entreprises (CMSB) d’EDC précise que « pour faire face à une situation comme celle-ci, les entreprises doivent se munir d’une stratégie de gestion des risques. Il faut savoir anticiper et non pas se contenter de réagir ».

Mme Dali divise la stratégie en quatre grands volets :

  1. Évitement des risques. Avez-vous un plan B? Si vous confiez la fabrication à un sous-traitant, avez-vous une stratégie au cas où vous devez faire appel à un fabricant local? Si vous vendez à l’étranger, votre liste d’acheteurs est-elle diversifiée, ou mettez-vous tous vos œufs dans le même panier? Compte tenu des fluctuations de change, avez-vous une stratégie de gestion du risque de change efficace en place?
  2. Partage des risques. Avez-vous recours à la sous-traitance? Collaborez-vous avec des partenaires? Vous concentrez-vous sur une seule gamme de produits, ou en avez-vous plusieurs? De cette façon, si l’une d’elles était touchée, d’autres pourraient être épargnées. Essentiellement, le but est de réduire les répercussions négatives sur votre entreprise.
  3. Atténuation des risques. Relisez vos contrats. Avez-vous consulté un avocat au moment de les rédiger? Beaucoup d’entreprises canadiennes fonctionnent par bons de commande; elles ne structurent pas leurs contrats comme il se doit, à la lumière de conseils juridiques. Vos contrats comportent-ils des clauses pour vous protéger si jamais vous êtes incapable de respecter vos obligations contractuelles ou qu’une situation exceptionnelle comme celle-ci survient? Avez-vous un plan d’urgence concernant vos fonds? Et votre fonds de roulement?
  4. Transfert des risques. Ici, il est question d’assurances. Vos comptes clients sont-ils protégés? N’oubliez pas qu’il s’agit de votre actif le plus précieux. Si vous offrez des produits sur mesure, votre assurance vous protège-t-elle en cas de résiliation du contrat? Vous pourriez perdre beaucoup, vu les coûts déjà engagés. Si vos marchandises sont transportées par bateau, souscrivez-vous une assurance sur facultés maritimes? Selon votre secteur d’activité, vous avez peut-être besoin de lettres de crédit ou de cautionnement – cautionnement d’exécution ou de restitution d’acompte. À ce titre, êtes-vous protégé? Avez-vous une assurance contre les appels injustifiés?

Protection contre le risque de défaut de paiement

Le risque de non-paiement occasionné par la crise de la COVID-19 inquiète beaucoup d’exportateurs canadiens. Mme Dali explique que l’assurance crédit est une protection essentielle pour votre entreprise. Voici quatre conseils qui vous aideront à trouver la couverture qui vous convient :

  1. Précision des risques. La police doit être structurée ou adaptée en fonction de vos besoins d’affaires. Veillez à ce que les risques assurés soient ceux contre lesquels vous avez besoin de protection.
  2. Appétit pour le risque de crédit. Si vous faites des affaires sur des marchés, ou avec des acheteurs ou secteurs qui présentent des risques élevés, vous devez confirmer que l’appétit pour le risque de crédit de votre compagnie d’assurances est suffisant, et qu’elle est prête à vous soutenir en temps de crise.
  3. Valeur optimale. Le rapport qualité-prix est important. Assurez-vous de bien comprendre ce que vous obtenez pour le prix que vous payez.
  4. Bonne compréhension. Vous devez connaître vos obligations et vos responsabilités en tant qu’assuré concernant la documentation et les mesures de protection appropriées.

Si vous avez des questions, n’hésitez pas à écrire à l’Équipe d’aide à l’exportation d’EDC, à exporthelp@edc.ca, ou consultez le Centre aide-export.